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Page:Journal asiatique, série 2, tome 1.djvu/432

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De l’influence de la connaissance du Sanscrit sur l’étude des langues européennes, par M. F. G. Eichhoff[1].

Au milieu de toutes les révolutions dont l’Europe a été le théâtre, parmi cette foule de guerres, de migrations, d’établissemens et de dispersions de peuples qui se sont succédés sur son territoire depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours, on ne peut s’empêcher d’être frappé de la ressemblance générale, de la physionomie de famille qu’offrent entre elles toutes les populations dont les historiens nous ont transmis la mémoire. Les Thraces et les Pélasges de la Grèce, les Étrusques et les colonies hespériennes, les Germains, les Gaulois, les Romains et les destructeurs de leur puissance au moyen âge, tous, à l’exception des seules hordes d’Attila, présentent dans leurs mœurs, leur croyance, leur configuration, un type commun qui les unit malgré la grande diversité de culture, et qui les distingue, sous tous les rapports, des habitans du nord et de l’orient de l’Asie, ainsi que de ceux de l’Arabie et de l’Afrique. Si de ces ressemblances extérieures et mobiles nous passons à l’analogie du langage, transmis de siècle en siècle dans chaque peuplade et invariable dans son essence malgré ses modifications accidentelles, nous acquerrons une preuve irrécusable de

  1. Lu à la séance annuelle de la Société asiatique le 29 avril 1828.