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La science des astres, qui florissait de son temps en Chaldée plus que partout ailleurs, dut frapper de bonne heure son imagination[1], et porter son esprit, prompt à saisir les rapports des choses, à lui emprunter tout ce qu'elle offrait de plus étonnant, et de plus propre à rendre sensibles aux yeux de ses compagnons d’infortune, les doctrines que le ciel lui inspirait et qu’il lui commandait de propager.

Dans la première de ses visions, un vent de tempête qui venait du septentrion, met à la portée de sa vue une grosse nuée enflammée, au milieu de laquelle était une roue à quatre faces ; au centre de la roue, un feu ardent, et à ses quatre faces, quatre animaux, dont chacun avait la ressemblance d’un homme, et étincelait de toute part. Sur la tête de ces quatre animaux reposait le firmament, et sur le firmament un trône où était assis le fils de Dieu dans toute sa gloire.

Qu’une vision aussi majestueuse soit l’image de l’univers, ce qui nous le persuade en premier lieu, c’est le but du prophète, qui est de montrer à ses coreligionnaires comment la gloire de Dieu, qui avait résidé jusqu’alors dans le saint des saints, de la même manière qu'elle résidait dans le ciel[2], se voyant contrainte de

  1. Les prophètes et les poètes de tout âge se sont plus à chanter les mouvemens des corps célestes et les machines astronomiques qui les représentent.
  2. La forme du temple de Jérusalem et tout ce qu’il contenait, représentaient, selon Philon, Joseph et Clément d’Alexandrie, la structure du monde ; et le tribunal céleste, composé de trois mem-