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מעשׂה מרכבה l’œuvre du chariot, n’est nullement la roue d’un char ordinaire, comme on l’a pensé jusqu’ici, mais celle d’un char tout particulier qui a été donné par Milton au fils de Dieu :

Forth rush’d with whirlwind sound
The chariot of Paternal Deity, &c.
[1]

En d’autres termes, si ce char a été celui de l’univers (universitatis currus), ainsi qu’on peut le déduire de tout ce que je viens d’exposer, la roue sur laquelle il se meut et qui en occupe la partie intérieure, ne peut être que le symbole de la sphère céleste, ainsi que je vais le démontrer.

Le but spécial de mes recherches sera donc de prouver que cette roue sur laquelle on a tant écrit jusqu’ici, n’est que le symbole de la sphère étoilée. Je tâcherai de remplir ma tâche en examinant :

1.° La nature du langage astronomique dont le prophète se sert dans la description détaillée qu’il donne de cette roue ;

2.° Les trois qualités d’être animée, harmonique et pleine d’yeux, qu’elle a en commun avec la sphère des étoiles fixes ;

3.° Enfin, la destination de la cassolette remplie de charbons ardens, qu’Ézéchiel place dans le centre de cette roue, et qui ne peut y représenter que le soleil.

Voici une roue dans la terre, dit le Prophète (i, 15), auprès des animaux (qui se tenaient debout) à ses quatre faces והִנֵה אוֹפָן אֶחָד בָּאָרֶץ אֵצֶל הַחַיוֹת

  1. Paradise lost, liv. vi.