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לְאַרְבַּעַת פָּנָיו. Après une aussi expresse déclaration que cette roue n’était qu’une וְהִנֵה אוֹפָן אֶחָד, on ne saurait s’imaginer comment les interprètes en ont pu voir quatre dans ce passage, et les changer en quatre roues d’un char ordinaire. Ils ont été induits en erreur, je pense, parce qu’Ézéchiel se sert plus bas du pluriel הָאוֹפַנִים (les roues), et qu’au dixième chapitre (v. 9) il a recours à cette répétition et une roue auprès d’un chérubin, et une roue auprès d’un chérubin : אוֹפָן אֱחָד אֵצֶל הַכְּרוּב אֶחָד וְאוֹפָן אֶחָד אֵצֶל הַכְּרוּב אֶחָד. Mais ils n’ont fait attention, ce me semble, ni à la situation où le Prophète s’est placé et qu’il a voulu nous retracer, ni au génie de la langue hébraïque.

Ézéchiel, apercevant de loin le char de la Majesté divine, voit une sphère que la distance lui présente sous la forme d’une roue. Elle s’approche, et il y découvre quatre faces, que les quatre animaux touchaient de leurs corps אַצֶל לְהַחַיות לְאַרְבַעַת פָּנָיו. Il veut nous faire entendre qu’il est revenu peu à peu de sa première impression, non pour changer une seule roue en quatre, mais pour nous dire qu’il a enfin reconnu qu’une seule et même roue avait quatre faces אַרְבַּעַת פָּנָיו, et que chacune de ces faces pouvait être nommée roue אוֹפָן, vue à la même distance, mais dans une autre direction que la première fois. Le mot roue est donc ici synonyme de face, ou d’un des quatre côtés d’une sphère. Or, lorsque le Prophète revient une seconde fois sur cette même circonstance de sa vision, il nous dit plus clairement que chacune de ces