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de l’antiquité, en parlant du système planétaire, et des symboles ou instrumens qui le représentaient. En effet, Platon nous entretient dans sa République (liv. X) du fuseau mystérieux de la nécessité (Ἀνάγϰης ἄτραϰτος), qui tournait les sphères célestes, en nous disant, comme Ézéchiel, qu’il traversait, avec son extrémité inférieure, plusieurs petits globes (σφονδύλους) de la même forme, renfermés et artistement combinés l’un dans l’autre ; ὥσπερ ἂν εἰ ἐν ἑνὶ μεγάλῳ σφονδύλῳ ϰοίλῳ ϰαὶ ἐξεγλυμμένῳ διαμπερὲς ἄλλος τοιοῦτος ἐλάττων ἐγϰέοιτο, ἁρμόττων, ϰαθάπερ οἱ ϰάδδοι οἱ εἰς ἀλλήλους ἁρμόττοντες. Aratus se sert, dans ses Phénomènes, de la même phrase astronomique qu’Ézéchiel et Platon, adaptés l’un dans l’autre, en nous peignant les principaux cercles de la sphère céleste :

Αὐτοὶ δ’ ἀπλάνεες ϰαὶ ἀρηρότεες ἀλληλοῖοι.

Enfin Ptolémée nous donne, dans son Almageste (liv. V, c. 1), la description d’un astrolabe sphérique, desccription qu’on pourrait prendre pour une version des paroles du Prophète de la captivité. « Prenant, dit-il, deux cercles bien façonnés au tour, à quatre faces perpendiculaires, de même proportion dans leur grandeur, parfaitement égaux et semblables entre eux, &c. » : Δύο οὐς ϰύϰλους λαϐόντες ἀϰριϐῶς τετοϝνευμένους τετραγώνους ταῖς ἐπιφανείαις ϰαὶ συμμέτρους μὲν τῷ μεγέθει, πανταχόθεν δὲ ἴσους, ϰαὶ ὁμοίους ἀλλήλοις, συνηρμόσαμεν ϰατὰ διάμετρον πρὸς ὀρθὰς γωνίας ἐπὶ τῶν αὐτῶν ἐπιφανείων.

Ézéchiel, comme je viens de le dire, analyse peu à peu les impressions qu’un premier coup d’œil avait excitées dans son âme, de sorte qu’il commence par nommer