(Gen. I, 2). Platon dans son Timée, Pline dans son histoire naturelle, Macrobe, Aratus et Manilius nous font sentir que ce dogme a constitué une des maximes fondamentales de la philosophie de toute l’antiquité.
Je me contenterai de citer à ce propos les beaux vers de Virgile, parce qu’ils cadrent à merveille avec la roue d’Ézéchiel, en tant qu’elle était le symbole d’une sphère céleste et l’image du monde :
Spiritus intus alit, totamque infusa per artus
Mens agitat molem et magno se corpore miscet[1].
Enfin cette roue symbolique a aussi la même voix que les chérubins qui la conduisaient. Le Prophète nous le dit expressément (iii, 12, 13 ) en ces termes : וַהִִּשָׂאֵנִי רוַּח וָָאֶשְׁמַע אַחֲרַי קוֹל רַעַַשׁ גַדוֹל בַּרוּךְ כְּבוד יְהוָה מִכְּזקוֹמוֹ ׃ וְקוֹל כַּנְפֵי החַיּוֹת מַשִׁיקוֹת אִשָה אֶל אֲֲהוֹתָה וְְקוֹל הָאוֹפַנִִּים לְעֻמָּתָָםְ וקוֹל רַעַַשׁ גָָדוֹל, et l’esprit m’éleva, et j’ouïs après moi la voix d’un grand bruit (qui chantait) : Bénie soit de son lieu la gloire de l’Éternel ; et la voix des ailes des animaux qui s’entretouchaient les unes les autres, et la voix des roues avec eux, et la voix d’un grand bruit[2].
Job et le Psalmiste avaient donné, avant Ézéchiel, la voix aux cieux et aux astres, et l’harmonie des sphères est un sujet dont se sont beaucoup occupés les anciens