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vaient pas plus supporter un bouddhiste, qu’un bouddhiste ne pouvait les supporter.

Toutes ces circonstances se sont présentées dans un ordre inverse pour les cantons montagneux dont la population était comparativement faible, et dont les habitans peu nombreux étaient privés des moyens de communiquer aisément les uns avec les autres par des barrières immenses qui s’élevaient de toutes parts.

Voilà pourquoi ils sont restés si long-temps pauvres en mots et en idées, de sorte qu’à l’époque de l’arrivée des colons hindous chez eux en très-grand nombre, probablement dans le quinzième siècle, ces colons purent, sans beaucoup de peine, faire prévaloir leur langue et leur religion sur celle des aborigènes.

CARACTÈRES.

On rencontre dans les livres népaliens, soit néwaris, soit bhot, une grande diversité de caractères ; quelques-uns sont aujourd’hui hors d’usage et indéchiffrables. Un manuscrit contient une collection de ces alphabets, portant chacun une désignation particulière, et différant de ceux qui sont employés présentement. Il y a trois espèces de lettres néwari, le plus communément en usage, et quatre de Bhot.

Les trois alphabets néwari sont nommés Bhandjin mola, Randja et Néwari ; je ne saurais dire si les Siva margi Néwars usaient autrefois de ces trois sortes de lettres, mais les anciens livres bouddhistes les contiennent tous, notamment les deux premiers. Le néwari seul est maintenant employé par les deux sectes