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Les Gorkhas parlent ce dialecte pârbattiya et c’est à leur ascendant que l’on doit en partie attribuer ses progrès dans les derniers temps. La vallée du Népal est presque le seul lieu peu éloigné des plaines où la langue vulgaire se soit maintenue ; le néwari étant, dans sa substance, distinct des nombreux dialectes du sanscrit primitif.

Maintenant que ces dialectes, sans parler de leurs conquêtes tout le long de la chaîne des montagnes, ont pénétré dans les cantons qui entourent la vallée, dans les pays qui en sont directement au nord, et ont même existé long-temps dans la vallée, on est porté à demander pourquoi la langue vulgaire ne leur a pas cédé la place, comme dans beaucoup d’autres cas.

Les causes de ce phénomène sont probablement les suivantes : 1.o parce que la fertilité de cette vallée a permis à la population de se multiplier rapidement, et de donner ainsi une consistance suffisante à son langage.

2.o Parce que sa surface uniforme a rendu les communications entre les habitans aisées et fréquentes ; ce qui a favorisé les progrès de la langue, l’a pourvue d’une quantité passable de mots, et en a fait une sorte d’idiome national.

3.o Enfin parce que ses habitans nombreux adoptèrent de bonne heure une croyance religieuse, le bouddhisme, qui leur fit regarder les colons hindous avec une sorte de jalousie. Ces colons étaient généralement de la caste des Brahmanes et de celle des Kchatriya qui, aux jours de leur ferveur primitive, ne pou-