Page:Journal asiatique, série 2, tome 7.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 189 )

et par M.  J. J. Schmidt, dans ses Forschungen über Mittelasien (pag. 200 et 201). On verra par ce qui suit, que cette formule est particulière aux Bouddhistes du Tubet, d’où les tribus mongoles de l’Asie centrale l’ont reçue avec leur religion.

Selon l’histoire de ce pays, la formule Om maṇi padmè hoûm, y a été apportée de l’Inde, vers la moitié du viie siècle de notre ère, par le ministre Tönmi Sambhôdh’a, le même qui introduisit l’usage de l’écriture dans le Tubet. Mais comme l’alphabet Landza, qu’il avait d’abord adopté, parut au roi Srong bdzan gombo trop compliqué et trop difficile à apprendre, il l’invita à en rédiger un nouveau plus facile et mieux adapté à la langue tubétaine. ‘Tonmi Sambôd’ha, inspiré par le dieu Dziamdjang (Mandjous’ri), s’enferma pendant quelque temps, et composa l’écriture tubétaine dont on se sert encore aujourd’hui. Il l’employa pour rédiger une série de préceptes moraux et civils, qui renferme trente-six sentences très-courtes, dont dix ont rapport aux vertus, dix à la vie et seize aux devoirs des sujets envers leurs princes. Il instruisit aussi le roi dans les secrets de la doctrine du dieu Djan raï ziïgh (le Khomchin bodhisat’wa des Mongols), et lui transmit et expliqua la formule sacrée Om maṇi padmè hoûm ; et ce roi, qui était comme le père et la mère de son peuple, fit apprendre à ses sujets les SIX SYLLABES sacrées qui la composent.

Cette formule est particulière au dieu Djian raï ziïgh, qui est la divinité principale et le protecteur