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Tubet par Djian ras ziïgk ou Nidou bèr uzêktchi, et sur l’origine des six syllabes sacrées Om maṇi padmè hoûm, qui font l’objet de ce mémoire.

« Autrefois, quand le glorieux accompli séjournait dans la forêt d’Odma, il advint un jour, qu’étant entouré de nombreux disciples, un rayon de lumière de cinq couleurs sortit tout-à-coup entre ses deux sourcils, forma un arc-en-ciel et se dirigea du côté de l’Empire septentrional de neige[1]. Les regards (du Bouddha) suivaient ce rayon, et sa figure montra un sourire de joie inexprimable. Le Bodhisatwa Touidker teïn arilghaktchi lui demanda de lui en expliquer la raison, et sur sa prière, le glorieux-accompli enseigna le soudour Tsaghan Padmatou (ou du Lotus blanc). Il dit : « Fils d’illustre origine ! dans le pays qu’aucun des trois âges n’a pu convertir, et qui est rempli d’une foule de Manggous[2] et d’autres êtres malfaisans, la loi se lèvera comme le soleil et s’y ré-

  1. གངས་ཅན་ལུལ​ Ngœ djian youl, ou l’Empire neigeux, en tubétain, et [texte mongol] Tsasoutou oron en mongol, est un des noms les plus communs que les Tubétains donnent à leur pays, parce que la plupart de ses hautes montagnes sont couvertes de neiges perpétuelles. — Kl.
  2. Les Manggous des Mongols, appelés en tubétain Srim boi din, et en sanscrit रक्षस् Rakchas, sont des esprits malfaisans, qui aiment à se nourrir de chair. On les dépeint sous des formes horribles. Ils ont cependant le pouvoir de prendre de belles formes, pour séduire plus facilement les hommes, et s’emparer d’eux pour les dévorer ensuite. Ils hantent principalement les endroits déserts et éloignés. — Kl.