Page:Journal asiatique, série 2, tome 7.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 193 )

d’un singe mâle, et qu’on disposât une མཁའ་འཀགྲོ་མ་ K’hâdroma, ou un génie magique de l’atmosphère, à se transformer en singe femelle, pour procréer des êtres semblables aux hommes. En effet, Djian raï ziïgh devint le singe བྲག་སྲིན་ཕོ་ Bhrasrinp’ho, ou le père des vers de pierre, tandis que la K’hâdroma prit la forme de བྲག་སྲིན་མོ་ Bhrasrinmo, ou la mère des vers de pierre. Ils donnèrent la vie à trois fils et à trois filles, qui peuplèrent le Tubet d’hommes et devinrent ainsi les premiers ancêtres de ses habitans actuels. Bhrasrinmo est figurée comme une femme barbue, d’un regard terrible ; sa peau est noire et rougeâtre, le nez comme celui des singes ; elle a des yeux livides et des défenses de sanglier ; ses cheveux sont jaunes et en désordre, sa coîffure[sic] est formée par cinq têtes de mort. Elle a des griffes ; sa position est libidineuse et indique l’envie de donner la mort.

C’est d’après cette tradition que les Tubétains désignent les provinces de Zzang, d’Oui et de Kiang sous le nom général de Royaume des Singes, tandis que la partie inférieure de leur pays, ou les provinces de Dhaghbo, de Gombo et de K’hang, est appelée Royaume de Bhrasinmo.

La légende suivante, traduite du mongol par M. J. J. Schmidt, contient des détails sur la conversion du