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fectionne et sauve tous les êtres du monde, de même cet empire de neige âpre et sauvage, puisse-t-il ressembler à un pays rempli de choses précieuses ! Oh ! que tout ceci s’accomplisse.

Tel fut le vœu qu’il prononça, et c’est par la vertu de ce vœu que cet empire, qu’aucun des Bouddhas des trois âges n’avait converti, est devenu la région de la conversion prédestinée au Khouthouktou Nidoubèr uzèktchi.

Après que S’akyamouni eut prononcé ces paroles, un rayon de lumière, éclatant comme un lotus blanc[1], sortit de son cœur et illumina toutes les régions du monde, jusqu’à ce qu’il arriva dans l’empire Soukhâwati[2], situé dans l’occident (du plus élevé des cieux, où il se plongea dans le cœur du Bouddha infiniment

  1. पुण्डरीक Pouṇḍarîka, en sanscrit, désigne le lotus blanc. Voy. Cosha or dictionary of the sanscrit language by Amera simha with an english interpretation and annotations by H. T. Colebrooke. Printed at Serampore, 1808 ; IV, p. 63. — Kl.
  2. Souk’hâwati (en mongol Souk’hâwadi-oron, le royaume Souk’hâwadi) est la résidence d’Amida ou d’Amithâba. Ce mot est sanscrit (सुखावति) et désigne le plus haut degré de plaisir et de joie ; en chinois 國樂極 Ky lo koue. Amithâba, comme habitant ce paradis, porte également le nom de सुखावतिश्वर Souk’hâwatis’wara, ou le maître du Souk’hâwati. Les livres mongols en font une description qui surpasse tout ce qu’on est accoutumé à trouver de merveilleux dans les ouvrages des Asiatiques. — Kl.