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Page:Journal asiatique, série 3, tome 7-8.djvu/106

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JOURNAL ASIATIQUE.

Ibn-Héchâm[1], que j’ai suivi presque pas à pas, en conservant tous les traits de sa narration, qui m’ont paru propres à peindre les mœurs de l’époque.

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LE COMBAT DE BEDR.

Depuis son arrivée à Médine, Mahomet avait fait, soit en personne, soit par ses officiers, plusieurs incursions sans résultat contre les Coraichites, dont les persécutions l’avaient obligé à quitter la Mekke. Dans la dernière seulement de ces entreprises, il y avait eu du sang répandu et du butin rapporté. Abdallah, fils de Djahch, envoyé avec huit musulmans vers Nakhla, afin de reconnaître ce que faisaient les Coraichites, avait rencontré une de leurs petites caravanes, faiblement escortée, et favait pillée. Deux Mekkois avaient été faits prisonniers, et le chef de l’escorte, nommé Amrou ben el-Hadhraini, allié de la famille d’Abdchems, avait perdu la vie dans le combat.

Cela s’était passé dans le mois de radjah, l’un de ceux dont les Arabes, païens ou musulmans, respectaient la sainteté privilégiée. Ce fut à cette occasion que Mahomet, pour répondre aux reproches des Coraichites, sur cette violation d’un mois sacré, commise d’ailleurs sous son ordre, et pour donner

  1. Sirat, manuscrit n° 629 de la Bibliothèque royale, fol. 109 et suiv.