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Page:Journal asiatique, série 3, tome 7-8.djvu/107

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FÉVRIER 1839.

à la fois à cet acte une improbation et une excuse, publia ce verset du Coran :

« On t’interrogera au sujet du combat qui a eu lieu dans le mois sacré. Réponds : Il est mal d’avoir combattu dans ce temps ; mais ceux qui opposent l’incrédulité à la parole divine, qui cherchent à faire abjurer aux fidèles leur religion, qui les ont forcés à sortir de la cité sainte, dont ils étaient habitants, ceux-là ont commis un bien plus grand mal aux yeux de Dieu. L’idolâtrie est pire que le meurtre[1]. »

Bientôt après, l’attention de Mahomet fut éveillée par une nouvelle qui offrait aux musulmans l’espoir d’obtenir un avantage considérable et de faire éprouver à leurs ennemis un immense préjudice.

Les Coraichites faisaient, chaque année, deux grandes expéditions commerciales, l’une d’été, l’autre d’hiver. C’était, dit-on, Hâchem, fils d’Abdménâf, qui avait institué cet usage[2] lorsqu’il était investi des fonctions nommées rifâda et sicâya[3]. Cette année, le soin de conduire en Syrie une de ces expéditions avait été confié à Abousofyân, fils de Harb. À la tête d’une caravane de mille chameaux chargés de précieuses marchandises, il revenait, en ce moment, vers la Mekke, et avait sous

  1. Coran, II, 213.
  2. Sirat, 20 v.
  3. Elle consistaient à fournir de l’eau et à donner des repas aux pèlerins pendant tout le temps du pèlerinage. Voyez M. de Sacy, Notices des man. t. IV, p. 551.