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Page:Journal asiatique, série 3, tome 7-8.djvu/189

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FÉVRIER 1839. 181

EXTRAIT D’UNE LETTRE ADRESSÉE À M. JACQUET, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE PARIS, PAR M. KOWALEWSKY.

Monsieur,

Si je n’ai pas répondu plus tôt à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser, ce n’est pas un oubli de ma part, veuillez bien le croire, je vous prie; mais c’est que je ne l’ai reçue qu’après six mois de date. Je suis on ne peut pas plus reconnaissant à M. le conseiller Erdmann de m’avoir mis en relation avec un savant tel que vous, Monsieur, dont les écrits m’ont inspiré la plus haute considération. Vous attachez trop d’importance à l’envoi des livres mongols que j’ai eu l’avantage de vous expédier, car mon unique désir est de contribuer au progrès de la science autant que mes faibles moyens peuvent me le permettre. — Nos libraires, sans contredit, ne sont en connexion ni avec les Chinois de Pékin, ni avec les Mongols. Les livres sacrés bouddhiques sont échangés quelquefois, à Kiakhta, pour des fourrures russes ; mais les Chinois ne les apportent sur nos frontières que comme marchandise et les vendent très-cher. En voici un exemple : Ouligheroiin dalaï, ouvrage connu, que nos Bouriats achètent ordinairement, à Kiakhta, de 26 à 30 fr., se vend à Pékin 8 ou 10 fr. Lors de mon voyage en Chine, chez les Mongols, et parmi les Bouriats et les Toungouses, j’ai eu l’occasion de rassembler un assez grand nombre de manuscrits et de livres imprimés, tant pour l’université de Casan , que pour moi et mes amis. Je suis fâché de ce que mes nombreuses occupations ne m’aient pas permis jusqu’à présent de publier le catalogue de ma propre collection, surtout celui des manuscrits mongols. — Outre cela, étant en relation avec les Calmouks du Volga , j’ai acquis peu à peu des ouvrages fort curieux, même dans leur propre idiome,