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JANVIER 1848. 91

Quant à la traduction de la phrase qui se rapporte à Woula-lang, elle me paraît inexacte, car :

1 ° Le.traducteur a dédoublé le mot ^^ ^J^p’hoâen-kang, qui signifie une perche de marchand et désigne ici la perche de Wou-ta-lang, à laquelle étaient suspendus deux paniers de pâtisseries et que ce petit homme portait sur ses épaules , quand il vendait des gâteaux dans les rues.

2" Il a mis un point après le mot ’^& ^X. p’hoâen-hang , (jui est régi par le verbe "3^ kéou « saisir avec la main (empoigner), » et d’une phase, il en a fait deux. C’est ainsi qu’il a traduit : « Wou-ta-lang est accroupi sur une perche, etc. au lieu de « Vous ne pourriez pas même saisir avec la main (empoigner) la perche de Wou-ta-lang. » Je n’insisterai pas davantage sur ces bagatelles , et la raison en est toute simple , c’est que Robert Thom a toujours reconnu que les explications tirées , à la Chine , de la bouche des naturels , ne pouvaient pas suppléer à la lecture des romans et des pièces de théâtre.

Au nombre des travaux de Robert Thom , il faut encore ranger les chapitres v et vi [Domeslic and commercial aJJ’airs) de la grande Chrestomathie de M- Bridgman. On n’a jamais rien écrit de plus exact ni de plus instructif. L’expérience des affaires, que l’auteur avait acquise dans sa jeunesse, fut peut-être cause, en partie, de l’exactitude et de l’originalité de ses aperçus. Il puisa dans son commerce avec les artificieux habitants de Canton et de Ningpo , sur les hommes et sur les choses, une foule d’idées justes et de notions vraies. Les livres chinois , trop souvent remplis d’exagérations et de mensonges , ncn ont jamais fait accroire à Robert Thom. On regrettera toujours qu’il n’ait pas eu le temps d’achever la seconde partie de sa Chrestomathie et de publier son introduction, car il est remarquable qu’il n’a jamais confondu , à l’instar de beaucoup il’érudits, les caractères de la langue écrite avec les mots de la langue parlée, et le petit volume olfert à la So-