Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/22

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longtemps après, le métayer vint ouvrir... Après avoir traversé une grande cour, ils entrèrent dans une chaumière, où ils virent le maître de la ferme. C’était un homme d’un vénérable aspect et qui approchait alors de la soixantaine. Il avait les cheveux blancs, la barbe blanche. Wang-tsin le salua, dès qu’il l’aperçut. « Ne vous arrêtez pas aux cérémonies, dit le maître de la ferme avec empressement ; vous êtes des voyageurs ; vous devez être fatigués, asseyez-vous, asseyez-vous. » Et aussitôt il demanda à Wang-tsin d’où il venait et où il allait.

« Mon nom de famille est Tchang, répondit Wangtsin ; Khaï-fong-fou est mon pays natal. Par la plus grande des fatalités, j’ai perdu tous mes capitaux dans une faillite, et, comme je n’ai pas d’état pour gagner ma vie, je vais implorer l’assistance d’un de mes parents qui demeure à Ting-ngan-fou.

Le maître de la ferme ordonna sur-le-champ au métayer d’apprêter un repas pour les voyageurs. Un instant après on tira la table, sur laquelle le métayer servit quatre plats de légumes et un plat de bœuf rôti. Il apporta ensuite du vin chaud.

« Dans les villages, on ne trouve pas tout ce qu’on veut, dit le maître de la ferme ; vous m’excuserez si je vous traite sans façon.

— « Sans façon, reprit Wang-tsin, se levant par respect ; mais c’est trop, beaucoup trop ; comment