Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/26

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votre père a eu tant de bontés pour nous que je serais heureux de lui montrer ma reconnaissance. »

Le maître de la ferme, au comble dé la joie, ordonna à son fils de s’habiller et de se rendre dans la salle, où le métayer, qui avait tué une brebis, servit le repas du matin. La mère de Wang-tsin étant descendue, les quatre convives se mirent à table.

« Maître, dit à Wang-tsin le propriétaire de la ferme, se levant et tenant sa tasse à la main, avec un pareil talent, vous devez être pour le moins général d’armée. Quelle simplicité ! je n’ai donc pas reconnu le mont Taï-chan, qui me crevait les yeux.

— « Mon nom de famille n est pas Tchang, répondit Wang-tsin en souriant ; je suis le général Wang-tsin, comnussaire d’armée. » Puis, il raconta en détail au maître de la ferme l’histoire de sa jeunesse, sa liaison avec Kao-khieou, la nomination de celui-ci au poste de commandant en chef, et enfin l’aventure de l’hôtel.

— « Puisque vous avez parlé le premier, reprit le maître de la ferme, adressant à Wang-tsin, je vous dirai à mon tour que mes ancêtres étaient originaires de ce district, qu’on appelle Hoa-yin-hien, la montagne que vous voyez d’ici est le mont Chaohoa et le village que nous habitons est le village Sse-kia, ou « des familles Sse ». Il peut y avoir dans ce village quatre cents familles, dont les chefs portent tous le même nom, c’est-à-dire Sse. Mon fils, dès sa plus tendre enfance, n’a jamais v