Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/27

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oulu se livrer aux travaux des champs ; c’était un paresseux, qui n’aimait que faire des armes et à jouer du bâton. Sa mère, voyant qu’il devenait incorrigible, mourut un jour d’un accès de colère. Resté veuf, je n’avais d’autre parti à prendre que de l’abandonner à son naturel. Vous ne sauriez croire tout l’argent qu’il m’a coûté. Je lui ai d’abord donné un maître d’escrime ; puis, comme il avait envie de se faire tatouer, j’ai chargé un artiste habile de figurer sur ses bras et sur ses épaules des fleurs de toute espèce et sur sa poitrine un beau dragon à raies bariolées. C’est pour cela que tous les habitants du district l’appellent Sse-tsin ou le dragon à neuf raies. »

Wang-tsin fut charmé d’entendre tous ces détails. A partir de ce moment, il s’installa dans la ferme avec sa mère, et chaque jour le fils de la maison, Sse-tsin, lui demandait, comme une grâce, de lui enseigner un des dix-huit exercices militaires. Sous un maître aussi habile, Sse-tsin apprit bien vite à se servir des armes qui étaient en usage (du temps des Song).

Nous ne sommes pas à la fin de l’histoire. Six mois à peine s’étaient écoulés, que le jeune Sse-tsin connaissait à fond tous ses exercices. Il savait croiser la hallebarde, frapper du marteau, tirer de l’arc aussi bien que de l’arbalète, lancer des pierres avec la baliste, déchirer avec le fouet, ajuster un coup d’épée, percer avec la lance ou la javeline, couper avec la hache ou la cognée et enfin jouer