Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/31

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porte, le youên-waï invita le brigadier à monter et ordonna au fermier de porter les valises sur ses épaules. Lou-ta prit congé de Kin-lao et de sa fille, et monta à cheval avec Tcbao, le youên-waï. Ils arrivèrent au village des Sept-diamants. Parvenus à la ferme, Tchao, le youên-waï, conduisit Lou-ta dans une chaumière, où il établit sa demeure.

… Or, un jour que les deux amis étaient à causer tranquillement dans la bibliothèque, ils aperçurent de loin Kin-lao, qui accourait à la ferme. Le vieillard dirigea ses pas vers la bibliothèque, y entra précipitamment et voyant qu’il n’y avait pas d’étrangers : « Mon libérateur, dit-il au brigadier, je ne suis pas méfiant ; mais je dois vous avertir que trois ou quatre officiers de police sont venus hier soir dans le quartier, pour y faire une information sur votre compte. S’il arrivait un malheur, quel parti aurions-nous à prendre ?

— « Aucun, répondit Lou-ta, il vaut mieux que je m’en aille.

— « Je connais une maison, ajouta le youên-waï, où vous trouveriez un refuge assuré contre les recherches de la police ; mais peut-être que cette maison ne vous serait pas agréable ?

— « Comment donc ! reprit vivement Lou-ta, tout m’est agréable. Songez qu’il y va de ma tête [1]. »

— « Très bien, très bien, continua le youên-waï, vous voilà dans d’excellentes dispositions. Écoutez-

  1. Il avait tué un boucher.