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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1075

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DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

le sthavira. — Ceux-ci reprirent : « Aussi longtemps que doit durer la doctrine de Bhagavat, aussi longtemps il faut la propager. » — Tel fut le vœu par lequel ils se lièrent. — » Qu’il en soit ainsi, » reprit le sthavira ; et, sans plus tarder, le sthavira introduisit le safran dans le pays de Kashmir et en bénit la culture. Après un long temps employé à implanter et à propager au loin dans le pays de Kashmir l’enseignement de Bhagavat, le sthavira Madhyântika, après avoir, par toutes sortes de merveilles et de prodiges, réjoui le cœur de ceux qui donnent, et dont la vie est conforme à la pureté, semblable à la vapeur formée par l’eau dans le feu, entra dans le nirvâna. Son corps, brûlé avec du bois d’excellent sandal, du bois d’akara et de diverses autres espèces d’arbres, fut mis dans un chaitya (ou stûpa) construit pour cela même.

« Ensuite l’âyushmat Çânavâsika[1], ayant reçu prêtre l’âyushmat Upagupta (Vsñe-Sva, sous-garde[2]), puis ayant répandu au loin la doctrine, adressa ce discours à l’âyushmat Upagupta : « Ayushmat Upagupta, apprends bien ce que je vais te dire : Bhagavât a jadis remis l’enseignement à l’âyushmat Mahâkaçyapa, puis il est entré dans le Nirvâṇa

  1. En tibétain sha-nahi-gos-chan, « vêtu de chanvre. »
  2. Upagupta était fils de Gupta (protégé). La préposition upa a ici la valeur de fils. Elle signifie « secondaire, en sous-ordre. » C’est comme si l’on disait : le petit Gupta, ou Gupta II, Gupta minor. C’est ainsi que Çâriputra, l’un des principaux disciples de Çâkyamuni, appelé de ce nom à cause de sa mère, tient de son père Tishya celui de Upa-Tishya.