Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1077

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
497
DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

« Le sthavira Upagupta, à son tour, enseigna à l’âyushmat Dhîtika (le penseur, ou chanteur d’hymnes ) les parties essentielles et indispensables de la doctrine ; l’âyushmat Dhîtika[1] les enseigna à l’âyushmat Kâla (Nag po, le noir) ; l’âyushmat Kâla à l’âyushmat Sudarçana (legs.mthong, qui voit bien[2]). Voilà comment ces[3] éléphants entrèrent dans le nirvâna complet[4]. »

Il est manifeste que le récit tibétain et le récit pâli, composés dans des pays si éloignés l’un de l’autre et dans des temps différents, dérivent d’une même source et reproduisent la même tradition. L’accord qu’ils présentent se trouve confirmé par les récits de Hiouen-Thsang et de Târânâtha, ainsi que le prouvera l’examen auquel nous allons nous livrer.

Deux personnages principaux sont en présence dans ces récits : un religieux buddhiste et un roi des Nâgas du Kashmir. Le religieux buddhiste est appelé en pâli Majjhântika, mot qui correspond au sanscrit Madhyântika, dont le sens, quelque peu obscur, paraît être, « qui est en présence du milieu, »

    (dhâtau) est précédé du mot mja.ngan.las.hdas (nirvâna) que nous n’avons pas ici.

  1. Ce nom est transcrit dans le texte du Kandjur : c’est le seul nom propre qui ne soit pas traduit. Il est écrit avec le premier i bref : l’étymologie et l’orthographe constante exigent l’i long.
  2. Ce nom a probablement un sens mystique et religieux : il signifie « exempt d’erreur. »
  3. Ces n’est pas dans le texte : il y a seulement glang-pô-chhen-pô-dag ; il faut intercaler (ce) entre chhen-pô et dag, signe du pluriel.
  4. Hdul-va, vol. XI, fol. 686-689.