Aller au contenu

Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1089

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
509
DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

heureux, et les novateurs, dont la force s’accroît par la vie errante (c’est ainsi que l’auteur désigne les buddhistes), n’avaient que faire de venir troubler l’ordre établi. Ainsi pensait probablement l’auteur de la Râjataranginî : l’introduction du buddhisme dans le pays fut, selon lui, un mal ; mais en général il le traite avec une certaine légèreté, ayant l’air de n’y attacher aucune importance et de ne pas même le tenir pour digne de sa colère. Malgré ce dédain des brahmanes, il n’est pas douteux que l’introduction du buddhisme dans le Kashmir a eu les plus graves conséquences. Il a pu ne pas être étranger à la prospérité matérielle du pays, ainsi que le prétendent tes buddhistes du Nord. Je ne saurais affirmer si l’on doit faire dater de cette époque la culture du safran. Cette plante est connue pour être une des productions du pays ; elle a même en sanscrit le nom de kaçmîrajanman (natif du Kashmir). Mais il serait bon de savoir s’il existe une tradition brahmanique qui puisse être opposée à celle des buddhistes relativement à cette plante. Du reste, d’importants changements, que les brahmanes eux-mêmes ne contestent pas, prouvent que l’introduction du buddhisme au Kashmir marque une ère nouvelle dans l’histoire

    considérable de monnaie de cuivre (je tiens ce détail de M. de Longpérier) ; notre texte ne fait allusion qu’à l’exploitation d’une mine d’or ; mais il a bien pu passer sous silence d’autres travaux du même genre, tels que l’exploitation de mines de cuivre, qui ont bien plus d’intérêt pour nous que pour les chroniqueurs indiens. La notice donnée par la Râjataranginî sur ces rois est fort brève, et se réduit à un çlôka pour chacun d’eux.