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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1092

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DÉCEMBRE 1865.

fois dans les inscriptions cunéiformes perses, est fixée maintenant d’une manière indubitable, grâce surtout aux données si précises fournies par Hiouen-Thsang : c’était le pays situé sur la rive droite de l’Indus, à l’extrémité de la vallée de Kabul, et la ville actuelle de Peishaver représente l’antique Purushapura, capitale du pays de Gandhâra[1]. On se demande donc quel motif a pu pousser l’auteur du Mahâvanso à unir ainsi Gandhâra et Kasmîra, d’autant que ces descriptions de lacs, de débordements, ces fables relatives aux Nâgas ou serpents d’eau, et aux génies habitants de l’Himavat (ou l’Himalaya), conviennent très-bien au Kashmir et n’ont plus de raison d’être s’il s’agit du Gandhâra. On est d’abord tenté de croire à un anachronisme, à une confusion entre Açôka et Kanishka, tous deux rois puissants, grands protecteurs du buddhisme, et qui réunirent chacun un concile. Kanishka régnait peu avant le commencement de notre ère. La Râjataranginî le cite comme roi du Kashmir, mais le qualifie d’étranger[2] ; les Pèlerins buddhistes l’appellent roi de Gandhâra[3]. Le siége de sa puissance était en effet à l’ouest de l’Indus. La qualification de « roi de Gandhâra et de Kasmira » lui conviendrait donc par-

  1. Voir le mémoire de M. Vivien de Saint-Martin à la fin des Voyages de Hiouen-Thsang. Le nom de Peishaver (پيشور) se trouve écrit quelquefois Pershaver (پير شور) par un ر au lieu d’un ى, forme plus exacte et plus rapprochée de la forme primitive (Voy. des pèlerins buddhistes, III.)
  2. Râjataranginî, I, çl. 160-170.
  3. Voy. des pèlerins buddh. II, 172 et ailleurs.