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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1096

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DÉCEMBRE 1865.

répartira dans le Jambudvipa quatre-vingt-quatre mille stûpas[1]. »

Malgré cet accord apparent sur la date de l’introduction du buddhisme dans le Kashmir, le Mahâvanso et le Kandjur sont profondément divisés. Selon le Mahâvanso, en effet, l’événement se place à la 235e année après le Nirvâna. Cette divergence vient de ce que les buddhistes du Nord ne reconnaissent qu’un seul Açôka, le grand roi qui réunit le deuxième concile à Vaïçâlî, cent dix ans après le Nirvâna, tandis que les buddhistes du Sud en reconnaissent deux : le premier Açôka surnommé le Noir (Kâla) qui réunit le deuxième concile à Vaïçâlî cent ans après le Nirvâna, et le second appelé le pieux, Dharma-Açôka, qui réunit un troisième concile à Pataliputra : il y a donc une différence de cent vingt-cinq années que les buddhistes du Nord ont effacées de l’histoire ou que les buddhistes du Sud y ont gratuitement ajoutées.

Ce n’est pas ici le lieu de discuter cette difficulté, qui tient à l’ensemble de la chronologie indienne : aussi bien, notre sujet en renferme une qui lui est propre, qui peut se résoudre indépendamment de l’autre, et qui nous donnera assez d’embarras.

Si le Mahâvanso, la Râjataranginî et le Kandjur sont d’accord, nous n’en pouvons pas dire autant de Hiouen-Thsang qui assigne à l’événement une date différente, en quoi il paraît soutenu par Târânâtha ;

  1. Dzang-lun (der Weisc und der Thor), p. 176 du texte, 217 de la traduction allemande (édition Schmidt).