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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1113

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DU BUDDHISME DANS LE KASHMIR.

bien au sanscrit madhya. Quant aux déterminatifs chhu (eau), hi-ma (soleil ou jour), le second ne répond à aucun élément du mot sanscrit Madhyântika, dont Ñi-mai-gung est cependant l’équivalent reconnu ; le premier, chhu (eau), est parfaitement clair, mais ne correspond à aucune partie du mot Madhyama, dans lequel il n’entre du reste aucun déterminatif, et qui se compose d’une simple racine augmentée d’un suffixe. On ne peut considérer Chhu dbus (milieu de l’eau) comme la traduction certaine de Madhyama (milieu) ; mais on doit reconnaître que ces deux mots correspondent l’un à l’autre, au moins aussi bien, si ce n’est mieux, que Madhyântika et Ñi-mai-gung. Et quand on voit dans deux textes qui, pour certaines parties au moins, ont une origine commune, d’un côté Madhyântika (en face du milieu, medius) et Madhyama (qui est au milieu, medius) ; de l’autre Ñi-mai-gung (milieu du jour), Chhu dbus (milieu de l’eau) ; quand il est reconnu que les deux premiers termes de chaque série désignent une seule et même chose, on se demande avec raison si les seconds ne désignent pas aussi une seule et même chose ; et quand on observe d’une part la synonymie des termes sanscrits, et d’autre part la synonymie partielle des termes tibétains, et les particularités du récit qui permettent à peine de remarquer en eux une distinction bien profonde, on est porté à se demander si tous ces termes ne se rapportent pas au même objet, envisagé peut-être de deux manières un peu différentes. Ces rapprochements de mots, de sens et