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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1120

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DÉCEMBRE 1865.

plus la gloire d’avoir converti le Kashmir, si l’on est forcé d’admettre que le buddhisme était déjà connu au Kashmir avant Açôka. Puisque l’introduction du buddhisme au Kashmir est mise sous son nom, il faut le considérer comme le premier prédicateur buddhique qui eut quelque succès dans la célèbre vallée. Il n’est pas étonnant que son nom se retrouve chaque fois qu’il est question de quelque tentative nouvelle, prétendue la première de toutes, pour amener au buddhisme le peuple de Kashmir. Les prédications des sthaviras, celles des missionnaires d’Açoka auront été attribuées à Madhyântika, qui, comme certains autres personnages du buddhisme, entre autres Nâgârjuna, se trouverait obligé d’étendre sa vie sur plusieurs siècles pour suffire à tout ce qu’on veut lui faire accomplir.

Je termine ici cette étude sur l’établissement du buddhisme dans le pays de Kashmir. Je me contente d’avoir exposé ce que la légende rapporte de ce grand événement et ce que la critique en peut dire avec un certain degré de certitude : je ne me propose pas en ce moment d’en suivre et d’en développer les vastes conséquences. Peu de faits historiques en ont eu d’aussi étendues. Le buddhisme a eu pour appui à Kashmir une des plus brillantes et des plus puissantes royautés que l’on connaisse, celle de Kanishka ; c’est à Kashmir que s’est tenu le grand concile définitif des buddhistes du Nord ; c’est de là que le buddhisme a rayonné dans les contrées septentrionales et occidentales. Si le mouvement vers l’Ouest