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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1139

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OBSERVATIONS D’ÉPIGRAPHIE HÉBRAÏQUE.

tranghelo ; 4o elle prouve de plus en plus que la langue vulgaire de Jérusalem, à l’époque du commencement de notre ère, était le chaldéen, que l’on orthographiait selon les habitudes hébraïques. Bien d’autres conséquences seront sans doute tirées du texte rapporté par notre savant confrère. Mais celles-ci suffisent certainement pour en montrer déjà tout le prix. »


Les observations publiées par M. de Saulcy (Voyage en Terre Sainte, I, p.  384 et suiv.) ne m’ont fait modifier aucune de ces idées[1]. M. de Saulcy inclinerait à préférer la lecture צרה et ܨܪܢ à צדה et ܨܕܢ. Cela serait admissible paléographiquement. Mais le nom de Sadda ou Saddan est plus satisfaisant, philologiquement. Le nom de ΣΑΔΔΑ se retrouve sur une inscription des environs de Damas, datée de l’an 159 de notre ère (Corp. inscr. græc. no 4519). ΣΑΔΔΑΘΟΣ se trouve dans le Hauran (Wetzstein, Aasgewählte griechische und lateinische Inschriften. Berlin, 1864, no 65)[2].

Je ne comprends pas les difficultés de M. de Saulcy (p.  389) sur le mot מלכתה. Ce mot est une forme

  1. M. Geiger, dans son Journal (Jüdische Zeitschrift für Wissenschaft und Leben, iiie année, p.  227-228) a proposé, sur la lecture de cette inscription, quelques idées que je ne discute pas, car le savant rabbin les a conçues sur des renseignements insuffisants, et ne les défendra pas. M. Geiger a bien conclu, du reste, du caractère carré et des aramaïsmes de l’inscription, qu’elle ne pouvait être que des temps du second temple.
  2. L’explication شدَّة, que propose M. Wetzstein, me paraît peu satisfaisante. La forme arabe était probablement صَدَّة.