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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1147

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OBSERVATIONS D’ÉPIGRAPHIE HÉBRAÏQUE.

ticularités que présentent les édifices analogues du temps des seconds Antonins. Je ne connais pas en Syrie de synagogue du xe ou du xie siècle. Mais, bien certainement, si on en a construit à cette époque, on ne les a pas construites en un style oublié depuis six cents ans et nullement approprié aux habitudes du temps. On ne peut donc pas tenir compte des observations de M. Frankel sur ce point.

M. Lévy s’était d’abord arrêté « faute de mieux, » à une hypothèse analogue à celle de M. Frankel. Mais c’est sûrement M. Geiger qui a eu ici l’idée la plus ingénieuse. Il pense que le lapicide a voulu écrire במעשיו, qu’ayant omis par mégarde le ש après le ע, il l’a écrit à la fin du mot, en le faisant suivre du ן renversé, qui dans la Bible indique les transpositions. J’ai de très-grands doutes sur ce dernier point, d’autant plus que ce trait final de l’inscription est fort indécis. Mais je regarde comme probable, en effet, que l’on a voulu écrire במעשיו, et qu’il faut simplement traduire : « Veniat benedictio in opera ejus. » M. Geiger, cependant, a tort de repousser absolument l’explication de M. Derenbourg. Des abréviations de ce genre n’ont rien d’invraisemblable, et la formule proposée par M. Derenbourg est très-usitée dans le rituel.

M. Lévy serait porté, par la paléographie, à supposer le monument un peu plus ancien que je ne l’ai fait. Il ne croit pas qu’il y ait deux siècles d’intervalle entre notre inscription et celle du « Tombeau de saint Jacques. »