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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1146

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DÉCEMBRE 1865.

L’explication que j’avais proposée, d’après M. Derenbourg, des dernières lettres במעיוש, n’a pas satisfait mes savants émules. M. Frankel, réservant la dernière lettre pour en faire une date, lit : תבא ברכה במעיו, « Veniat benedictio in viscera ejus. » Pour diminuer ce qu’une telle expression a de choquant, il suppose une allusion au Ps. cix, v. 18 : « Veniat (maledictio) sicut aqua in interiora ejus. » Mais l’allusion n’est pas suffisamment justifiée. L’hypothèse d’après laquelle מעיו serait pour צאצאי מעיו, avec allusion à Isaïe, XLviii, 19, est encore plus forcée.

Enfin, pour rendre possibles de telles explications, M. Frankel est obligé de séparer le ש et d’en faire la date de l’inscription. Nous ne discuterons pas ses différentes suppositions à ce sujet, car elles vont toutes se briser contre un fait évident, c’est le style du monument, lequel exclut absolument les dates auxquelles M. Frankel est obligé de descendre pour soutenir ses suppositions.

Négligeant, en effet, ce que j’avais dit du style architectonique de la porte et des débris gisant alentour, M. Frankel s’est laissé aller à l’hypothèse la plus singulière. Il veut que la synagogue qui porte notre inscription soit de la fin du xe ou du commencement du xie siècle. Je regrette de ne pouvoir donner encore de ces débris un dessin, qui sûrement mettrait fin à un pareil débat. Mais je le déclare, nulle confusion à cet égard n’est possible. La synagogue en question est en très-grands matériaux, en style romain de décadence ; elle offre les par-