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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/1150

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DÉCEMBRE 1865.

grec était en Espagne, à cette époque, une langue tout à fait inconnue. Les études classiques étaient perdues. D’un autre côté, les rapports avec les pays où l’on parlait grec étaient presque nuls. Sous les Visigoths, au contraire, l’érudition grecque était recherchée ; on aimait à prouver qu’on en possédait quelque chose ; les auteurs donnaient des titres grecs à leurs livres. C’est le temps d’Isidore de Séville, de Jean de Biclaro. J’ai recueilli là-dessus un grand nombre de faits dans mon Mémoire encore inédit sur l’étude du grec dans l’occident de l’Europe au moyen âge, couronné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1848. Je me contenterai ici d’inviter le lecteur à consulter Antonio, Bibliotheca hispana Vetus, I, p. 179, 184, 186, 193, 226, 244, 252, 287, 307, 308, 321. Dans aucun pays, au contraire, les études grecques et latines ne furent plus abandonnées qu’en Espagne, à partir du viiie siècle. Je persiste donc à regarder l’inscription trilingue de Tortose comme antérieure à l’invasion arabe, et même à la rapprocher le plus possible des beaux temps de la dynastie des Visigoths.