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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/382

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MAI-JUIN 1865.

persane sur laquelle a été faite la traduction, également en anglais, publiée par Maurice dans le tome second de son History of Hindoostan.

La doctrine du salut par la dévotion, enseignée dans ce livre, en explique la popularité. Dans un fragment du Padma Purâṇa, le Bhâgavata Mâhâtmya, qu’on trouve à la suite de quelques exemplaires du Bhâgavata Purâṇa, publié à Bombay en 1860, il est dit, au chapitre iv, qu’un brahmane nommé Atmadéva se retira dans la forêt, d’après les conseils de son fils Gokarna, et qu’il obtint Crichṇa par la lecture de ce dixième livre : ऋष्णमाप नियतं दशमस्य पाठात्.

Les cinq chapitres dont je donne ici le texte et la traduction forment un épisode désigné dans l’Inde sous le nom de पञ्चाध्ययी ou les cinq lectures ; il sont consacrés au récit des amours de Crichṇa avec les Gopîs, littéralement les vachères. Les principaux traits de cette légende vivent encore dans la mémoire du peuple et dans les cérémonies du culte : nos contemporains ont vu des processions où figurait, porté sur un char, Crichṇa entouré de ses fidèles Gopîs[1]. C’est un sujet où semblent s’être complu l’imagination voluptueuse et la piété facile des poètes hindous. On sait que le Gîta Govinda y tient de très-près. L’Anthologie d’Hæberlin comprend, en outre, six ou sept autres petits poèmes, qui tous ont trait aussi à la même légende. Deux sont, quant à la forme, des imitations du Méghadûta et traitent

  1. Voyages dans l’Inde, par le prince Soltykoff, p. 414.