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AOÛT-SEPTEMBRE 1865.

a montré qu’il fallait y reconnaître au lieu de cela la racine sanscrite Bhaga, zend Bâgha, persan بغ, « dieu, » ce qui donne un sens beaucoup plus conforme à la traduction grecque, et, a remarqué depuis M. Edward Thomas, à l’équivalent dans le pehlevi du second système, lequel est le mot tracé sous le no 4 de la pl. A, אלהא, chaldaïque אֱלָה, « dieu. » Seulement ce savant s’est trompé en voulant lire Baga, car on ne saurait reconnaître dans ce groupe un א final. M. Mordtmann, remarquant cette absence d’א et adoptant d’ailleurs l’explication de M. Rawlinson, a proposé de lire בג, en considérant Glyphe pehlevi : baghi contracté comme une seule lettre de la valeur de בג. M. Edward Thomas, enfin, a prouvé que les deux signes placés dans l’intérieur du ב initial, quoique assez souvent liés sur les médailles, sont toujours séparés dans les inscriptions et doivent être considérés comme distincts, que le second, troisième du mot, est évidemment un י de forme ordinaire et que l’on doit par conséquent transcrire בגי ou Baghi, ce qui assure au 3e signe de notre tableau la valeur de ג.

Du moment que nous avons ainsi un ג certain avec le son de g ou gh, il devient impossible de transcrire par cette lettre le signe no 16, dont M. de Sacy, tout en le rendant ainsi, avait bien reconnu l’identité avec le چ de l’alphabet persan. La prononciation de tch était en effet indiquée avec certitude par le mot no 5 de la planche A, où M. de Sacy avait reconnu du premier coup d’œil le minoutchètr, « germe divin, » du vocabulaire d’Anquetil.