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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/781

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ÉTUDES SUR L’ALPHABET PEHLEVI.

en arabe se traduit لحم « chair », écrit bisra, بسرا, qu’il prononce gouscht ; si l’on veut écrire nan, نان, qui signifie « pain », on trace le mot lahma, لهما, que l’on prononce nan. Il en est ainsi des autres mots, à l’exception de ceux qui n’ont point besoin d’être déguisés et que l’on écrit comme ils se prononcent[1].

Dans ce passage assez obscur on reconnaît la mention d’une cryptographie mystique, consistant à écrire, pour représenter un certain nombre de mots, des lettres déterminées que l’on lisait autrement que leur véritable prononciation, absolument comme les Juifs lisent Adonaï dans la Bible lorsqu’ils rencontrent l’ineffable tétragramme יהוה.

Ce système de cryptographie, que Mohammed ibn-Ischak atteste avoir été en usage chez les Perses sassanides, n’aurait-il pas été employé dans les manuscrits du Boundehesch et des Néaeschts ? Ainsi n’est-il pas probable que l’on prononçait d’une manière voisine de l’Ahouramazda zend et de l’אהורמזדי des inscriptions sassanides le nom de la divinité du bon principe, écrit constamment [image] dans les manuscrits pehlevis, ce qui régulièrement, d’après l’alphabet, devrait se lire Anhouma, comme l’a fait Anquetil ?

IV.

M. Rawlinson appelle parthique le second système de pehlevi des inscriptions de Naksch-i-Roustam, de Naksch-i-Rajab et de Hadji-Abad. Mais M. Edward

  1. 16 verso.