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Page:Journal asiatique, série 6, tome 5-6.djvu/780

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AOÛT-SEPTEMBRE 1865.

ou pour les Néaeschts pehlevis ce que Burnouf avait fait pour le Yaçnâ zend, recourir au texte original, le soumettre à une rigoureuse analyse philologique et reconstituer par là l’idiome perdu dans lequel il est conçu, ils ont été arrêtés par des obstacles insurmontables ; non-seulement ils n’ont souvent pas pu l’expliquer, mais même ils ne sont pas toujours parvenus à le déchiffrer.

Cet insuccès tient à plusieurs causes. D’abord les manuscrits pehlevis, transcrits depuis longtemps par des hommes qui ne le comprenaient plus, fourmillent de fautes, comme Anquetil s’en était déjà aperçu. Ensuite les copistes y omettent constamment des points, de manière que lorsqu’on rencontre la lettre [image] on ne sait si c’est د, ج, ou ڭ que l’on doit lire. On éprouve la même difficulté qu’un homme qui voudrait deviner l’arabe sur un manuscrit sans points ni voyelles.

En outre il y a peut-être une troisième source d’obscurités inextricables à laquelle on n’a point pensé, et dont l’idée nous est suggérée par ce qui se lit dans le Kitab-al-fihrist après la mention des cinq écritures que nous avons énumérées :

« Les Perses ont aussi un alphabet appelé zewaresch, زوارش (c’est une corruption évidente de huzwaresch), dont les lettres sont tantôt liées, tantôt isolées. Le vocabulaire se compose d’environ mille mots, et ils s’en servent pour distinguer les expressions qui ont une forme semblable. Par exemple, quiconque veut écrire le mot gouscht, گّوشت, qui