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Page:Journal asiatique, série 9, tome 1-2.djvu/388

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MAI-JUIN 1893.

qu’une simple injure, ou peut-on y entendre un écho lointain d’une légende comme celle que nous a conservée Moïse de Chorène dans son récit de la guerre de Tigran contre un roi-serpent des Mèdes qu’il identifie avec Aždahak, c’est-à-dire Azhi dahâka en mèdeaži dahâka[1] ?

En tout cas, il reste un résultat très important de ce document imparfait : c’est la certitude qu’avant la fin du règne d’Aššurbanipal, les Mèdes avaient déjà commencé à frapper à la porte de cet édifice prodigieux de l’empire assyro-babylonien ; et cette campagne, quoiqu’elle ait valu un ma-di-ab d’or à Marduk, n’a pas eu de résultats politiques très solides. Si le grand monarque a repoussé les Mèdes, il ne les a pas vaincus. Avant qu’une centaine d’années se soit écoulée, Nabonide aura recours à la protection du même dieu contre le même danger[2], et Marduk n’aura pas assez, cette fois, de toute sa puissance et de toute sa sagesse pour repousser la marche triomphale de « Cyrus le persan ».

  1. Voir I, 29, 5, vox Azhdahak in nostra lingua draconem significat. M. Tiele a eu la bonté d’appeler mon attention sur ce passage.
  2. Voir W. A. I. V, 64, i, 26.