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JANVIER-FEVRIER 1898.

scrits occidentaux ne fournissaient rien de plus, et il est possible que le Livre ou Recueil de poésies ne contienne pas autre chose. Cependant d’autres compositions poétiques existeraient, paraît-il, en Orient. C’est du moins ce que m’apprend une lettre du R. P. Jean Hoh, directeur du séminaire patriarcal chaldéen de Mossoul, qui a fait copier pour moi sur un ancien manuscrit, dont il ne m’indique ni la date ni la provenance, le morceau que je publie aujourd’hui. Il est adressé au patriarche ou catholicos des Nestoriens, Mar Denḥa Ier, en réponse à une lettre de ce dernier. Quoi qu’en dise Bar Hébréus, c’est une polémique qu’il engage avec le catholicos, ou pour mieux dire, une réfutation des assertions contenues dans la lettre de celui-ci, qui ne nous est pas connue.

Bar Hébréus, après un éloge pompeux du catholicos (vers 1-80), cherche à démontrer, par de nombreuses citations de l’Écriture et des Pères, que les nestoriens ont tort de ne pas admettre l’unité de nature du Christ et de refuser à la Vierge Marie l’épithète de θεοτόϰος (v. 81-534) ; il termine par un exposé des origines du siège patriarcal de Séleucie, et montre par quels procédés déplorables le nestorianisme s’est implanté et maintenu en Orient (v. 535-942). La lettre se termine par des souhaits de paix et de concorde (v. 943 et suiv.).

Cette composition est rédigée sur le rythme de St Éphrem, c’est-à-dire en vers de sept syllabes ; mais ces vers riment deux à deux ; cela nous a permis de constater quelques omissions, facilitées sans doute par la terminaison identique des deux vers qui se suivent. Nous avons suppléé par des points aux vers omis ; les mots que nous avons pu restituer par conjecture sont placés entre crochets.

Nous avons ajouté à notre traduction quelques courtes notes destinées à faciliter l’intelligence du texte de ce petit morceau, qui nous a paru digne d’être publié, ne fût-ce qu’à cause du nom de son illustre auteur.