ont été accomplis par Pūrṇa ; quel autre que Pūrṇa en éprouvera les fruits ?**1 ». La réponse est fournie, péremptoire, par le Bouddha lui-même ; non seulement il détruit la notion de permanence par la loi de fragilité et découvre l’absurdité de tous les rapports imaginables entre l’âme i être de raison, et les skandhas seuls réels**2 ; non seulement il repousse, comme deux thèses extrêmes entre lesquelles doit être ouvert le chemin moyen, ces deux affirmations erronées, sa karoti sa bhankte ; anyah karoti, anyo bhunkte = « l’auteur de l’acte est le dégustateur du fruit ; autre l’auteur de l’acte, autre 1<> dégustateur du fruit 3 » — le Bouddha fait mieux, car il éclaire les fidèles sur la valeur des sûtras et justifie sa méthode de salut : « Tous ces modes de personnalité, ô Citta, ne sont que des noms, (1rs expressions, des façons de parler, des désignations en usage dans le monde 4 » ; mais je me sers à propos de ces expressions inexactes pour éviter que les hommes tombent dans l’erreur du nâstikya, de la négation du fruit ; aussi puis-je dire : « le monde est en contradiction avec moi ; mais je ne suis pas en contradiction avec le monde 5 ».
1 Sources (notamment Divyâv., 5/j. 3 ; Feer, Avad. çat., lieux communs, § 12) dans la trad. du Sarvadarç. (Muséon), 11. 170.
2 Voir p. 246, note sous C. — C’est le problème des rapports de l’avayavin et des avayavas, du. tout et des parties, problème discuté dans les écoles brahmaniques.
3 Sources dans la trad. du Sarvadarç., n. 175 (notamment Sam. N., II, p. 20, 76). — Kathâvatthup. a. 22, 30.
4 Dîgha, ix, 33 ; Milinda 24. Il.
5 Sam. N. III, p. 138 : nâham bhikkhave lokena vivadàmi, loko