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MARS-AVRIL 1895.

pression « ilâni u ištarâti », de sorte que les Chaldéens n’étaient peut-être plus eux-mêmes fixés sur sa nature et qu’il est arrivé pour elle comme pour tous les dieux, que la conception antique n’a pas été évincée par les conceptions nouvelles, et que les temps les ont juxtaposées plutôt que fondues ensemble. En tout cas, pour nous l’obscurité est grande.

S’il faut conclure, je crois que l’Ištar de Ninive et l’Ištar d’Arbèles ne sont que deux formes et comme un dédoublement de la même divinité. À côté de cette Ištar et en dehors d’elle, l’Ištar d’Agane, fille de Sin, sœur et épouse de Šamaš, appartient à un tout autre cycle mythique ; la première serait plutôt assyrienne et digne en tout point de l’esprit plus rude de l’Assyrie ; la seconde serait chaldéenne et plus conforme à l’esprit cultivé, raffiné de la Chaldée. Quand la civilisation chaldéenne conquit l’Assyrie et « Chaldæa victa cepit ferum victorem », l’Assyrie, sans adopter les divinités propres au panthéon chaldéen, admit insensiblement quelque chose de son esprit, et un vent plus tiède souffla dans l’âpre mythologie du Nord.

כוכב « étoile » (sans épithète). Les planètes qui suivent ayant des noms tels que leur identification ne fait pas de doute, il ne reste pour כוכב que la planète Mercure. L’influence de Mercure est donc, d’après le Talmud, la mémoire et la science ; et cela, ajoute-t-il, parce que Mercure est le scribe du soleil.