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MARS-AVRIL 1895.

seur apparente, et les autres, par ordre de vitesse décroissante. Saturne (tournant en trente ans à peu près), Jupiter (en douze ans), Mars (en deux ans), Quoi qu’il en soit, le Talmud avait une raison pour adopter ce classement plutôt que celui des Chaldéens qui se trouve constant dans ii, R. 48, 48-54 a b ; iii, R. 67, 65-67 a, et qui est :

1. Lune. 2. Soleil. 3. Jupiter, 4. Vénus. 5. Saturne. 6. Mars. 7. Mercure.

Pour cet ordre, voir Zeitschrift für Assyriol., I, 260 et 267 ; Lotz, Historia Sabbati, p. 35. Cet ordre est précisément celui dans lequel les dieux sont toujours rapportés (voir Schrader, Études et critiques, p. 337-339). Il resterait encore à expliquer pourquoi les Chaldéens ont suivi ce classement pour leurs dieux. Ce point dépasse nos connaissances et ne se rapporte plus directement à notre sujet.

Comment ces conceptions babyloniennes ont-elles passé aux Juifs ? Ce n’est pas, croyons-nous, par la voie savante des écrits. L’étude de ces écrits étant longue et pénible, l’élite seule en eût été capable et cette élite se fût bien gardée d’enseigner ces notions au peuple, parce qu’elles se trouvaient ouvertement contraires aux croyances des Juifs sur le gouvernement moral du monde. D’ailleurs le passage talmudique en question, vu le contexte, vu l’absence de méthode et son caractère superficiel, ne porte pas la marque d’une opinion puisée dans des textes ou transmise par des savants à des savants. Non, nous avons bien là l’écho affaibli de notions