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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

le deuxième texte du chapitre iv du Lou-t’ou-tsi-king[1], recueil qui a pour objet de montrer comment le Buddha a pratiqué jadis les « six perfections (pâramitâs) » et correspond, par cette disposition, sinon par ses éléments, au Cariyâ-piṭaka pâli et au Jâtakamâlâ sanscrit. Il n’a pas de titre et compte six cent sept caractères chinois. Il paraît se conformer plutôt à la version sanscrite. Du reste, on retrouve, dans les deux textes chinois, des traces de l’une et de l’autre version indienne, avec certains détails qui leur sont propres et attestent la liberté dont usent habituellement les traducteurs ou imitateurs chinois, bien différents des traducteurs tibétains.

Je rappelle que je désigne ordinairement ces deux versions par les termes « première » et « seconde », pour ne pas avoir à répéter constamment les titres chinois des recueils auxquels elles appartiennent.

Je passe maintenant à l’analyse un peu minutieuse qui constitue la partie essentielle de ce travail.


III. — LES PÉRIPÉTIES DU DRAME.

Le Chaddanta-Jâtaka est un véritable drame. Je vais en exposer les diverses péripéties après avoir donné la description du héros et du lieu de la scène.

  1. No 3883 du fonds chinois (Bibl. nat.), 143 du catalogue de Bunyu-Nanjiyo qui restitue ainsi le titre sanscrit : Ṣaḍpâramitâsannipâta-sûtra.