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JANVIER-FÉVRIER 1895.

ses semblables, comme le héros des Jâtakas 72 et 455. La version sanscrite et les deux versions chinoises lui donnent simplement le titre de « Roi des éléphants ». C’est du reste celui qu’il a dans l’intitulé pâli et la version birmane[1]. Mais ces trois versions sont d’accord pour réduire à cinq cents individus le troupeau du Chaddanta. Peut-être serait-il plus juste de dire que c’est le Commentaire pâli qui l’a porté au nombre hyperbolique de huit mille. Le commentaire du Dhammapada dit « plusieurs milliers ».

Les huit mille éléphants du troupeau sont dépeints comme ayant la force et la rapidité du vent, détruisant tout sur leur passage. Le texte semble même leur attribuer des défenses semblables à celles de leur chef, et le pouvoir de se transporter à travers les airs leur est reconnu par le Commentaire, pouvoir que la deuxième version chinoise semble attribuer plus spécialement au chef et qui appartient également au héros du Jâtaka 122.

Ce roi d’éléphants avait deux épouses que la version sanscrite appelle Bhadrâ et Subhadrâ. Le commentaire pâli leur donne à l’une et à l’autre le nom de Subhaddâ, les distinguant par les qualificatifs : Mahâ (grande) et Cûla (petite). La différence est légère. Dans les deux versions chinoises, l’éléphant à

    pète (Dict. pâli, mot Chaddanta] 80,000. Qui a mis un zéro de trop, Alabaster ou les Siamois ? — Je dois ajouter que certains Jâtakas donnent 80,000 sujets au Bodhisattva, entre autres le 357e où il est yûgapati (chef de troupeau d’éléphants).

  1. Sc. : Dvipâdhipa. Chin. : Siang-wang. Pâli : Nâgarâja. Birman : Chaṅ-maṅ.