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JANVIER-FÉVRIER 1895.

rôle important. Le Chaddanta rendait à ces éminents personnages un culte assidu et leur fournissait des aliments. Le culte rendu aux Paccekabudhas prend dans le Commentaire du Dhammapada une grande extension : c’est le troupeau ’tout entier qui, se rendant au bain, ne manque jamais de les saluer à l’aller et au retour.

La version sanscrite remplace les Paccekabuddhas du commentaire pâli par des Munis se livrant à leurs mortifications dans la forêt (tapovana) , détail plus brahmanique que bouddhique , mais nullement déplacé. La deuxième version chinoise y met des Prêtas (Ngo-kweï), sans leur donner aucun rôle dans les événements qui surviennent ; l’éléphant cite seulement comme un de ses mérites le soin qu’il prend de les nourrir. La première version chinoise emploie l’expression Fo-ta qui signifie « tour de Buddha » et semble désigner un Stûpa ou un Caitya. L’éléphant porte à Fo-ta des fruits et des aliments. 11 est bien vrai qu’on dépose sur les Caityas des offrandes diverses ; mais le contexte indique assez clairement des êtres animés nourris par le roi des éléphants. Fo-ta ne représenterait-il pas le sanscrit-pâli Bhâta qui serait, dans ce texte, l’équivalent de Prêta ?

7. — La jalousie.

La deuxième épouse devint jalouse de la première : de là les malheurs de Chaddanta. — Voici comment la désunion naquit dans le ménage.