se faire fabriquer un « siége de plaisance » (krîdâsanam) avec les défenses du Saddanta. D’après la première version chinoise, elle offre des fruits et des aliments aux Fo-ta de la montagne, et fait un praṇidhâna[1] pour renaître parmi les hommes et arracher, grâce aux mérites acquis par ce moyen, les défenses de l’éléphant. Dans la deuxième version chinoise, la seconde épouse fait le serment (chi[2]) de s’entendre avec quelqu’un pour tuer avec des flèches empoisonnées l’époux dont elle croit avoir à se plaindre.
Je n’insiste pas sur les petites différences de ces récits suffisamment concordants. Je note seulement que dans deux versions (sanscrite et première chinoise) l’épouse jalouse a recours au praṇidhâna, une des pâramitâs complémentaires ; ce qui me paraît bien grave : un praṇidhâna pour arriver à la perpétration d’un crime ! Nous avons déjà remarqué que le Commentaire pâli se sert d’un mot plus faible : patthanâ (demande, requête). L’emploi de ces différents termes est-il intentionnel ? L’auteur du Commentaire pâli a-t-il voulu atténuer l’expression ? ou le compilateur septentrional a-t-il voulu la renforcer ?
Je ne sais. Le terme employé par la deuxième version chinoise, chi(=pratijñâ) paraît devoir se placer entre les deux autres. Mais qu’il s’agisse de prière, de serment ou de vœu, nous avons toujours