un acte marqué d’un caractère plus ou moins profondément religieux, visant au crime et couronné de succès, comme on va le voir.
Après avoir accompli ses actes méritoires, l’épouse jalouse meurt, selon son désir, mais de quelle façon ? « En se desséchant par abstention de nourriture[1] », dit le Commentaire pâli. La version sanscrite, moins explicite, dit qu’elle « abandonna son corps[2] » ; mais, comme c’est à la suite de la pratique d’un jeûne très complexe, il faut entendre qu’elle mourut d’inanition. Les deux versions sont sensiblement d’accord. Les versions chinoises diffèrent ici beaucoup : d’après la première, notre héroïne se serait précipitée du haut de la montagne, ce qui rappelle la mort dé l’éléphant du Hastî-Jâtaka sanscrit ; d’après la seconde elle se serait pendue ou étranglée (kie-ki) au moyen d’un nœud interceptant la respiration. Ces deux modes violents du suicide conviennent sans doute à une personne en proie à une passion ardente comme l’était cette épouse dominée par la jalousie, mais non à un être qui, comme elle, prépare son avenir par des actes religieux ; le suicide par inanition, considéré presque comme une manifestation de vertu, est le seul qui soit approprié à la situation.
Mais, à peine morte, elle renaît fille du roi de