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JANVIER-FÉVRIER 1895.

nom de la femme elle-même ; il la qualifie sse-sing-niu (femme à quatre noms[1] ?) et dit qu’elle fut remarquée et épousée par Ching-so-wang, le roi Chingso, termes qui doivent être la traduction, non la transcription d’un mot indien que je ne puis rétablir. La deuxième version chinoise s’étend beaucoup sur la description du caractère de cette reine qui était une maîtresse femme et gouvernait son mari et l’État.

9. — L’envie de la reine.

Dès qu’elle se fut rendue maîtresse de l’esprit et du cœur de son mari, Subhaddâ feignit une maladie grave et mystérieuse. Le roi s’inquiète, la questionne ; elle répond qu’elle a une envie et une envie qu’il faut satisfaire à tout prix. Le roi se déclare prêt à lui donner satisfaction ; car il en a le pouvoir comme la volonté. Mais elle refuse de faire connaître cette envie dès à présent ; elle ne s’expliquera que devant une réunion de tous les chasseurs du pays.

Le roi s’empresse d’obtempérer à sa demande et convoque les chasseurs qui se trouvent à 300 yojanas à la ronde. Il en vient 60,000 ; beau chiffre pour un pays où la vie des animaux est l’objet d’un si grand respect, et où l’on enseigne même que le

  1. Cette expression Sse-sing se retrouve dans le deuxième récit du chapitre II (fol. 2-5) du Lou thou-isi-king, intitulé : Fo-chwĕ-sse-sing-king, et dans le huitième récit du chapitre IV du même ouvrage ( 9). — Malheureusement je n’y trouve pas d’éclaircissement sur le sens de ce terme.