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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

meurtre de ceux qui sont nuisibles est puni des supplices infernaux ! Quand les chasseurs furent rassemblés, la reine leur dit qu’elle avait vu en songe un éléphant blanc à six défenses, qu’il lui faut ses défenses, ou qu’elle mourra. Les chasseurs se récrient ; jamais ils n’ont ouï parler d’un pareil éléphant ; ils demandent en quel lieu du monde peut vivre un être semblable. Subhaddâ, les voyant si mal disposés, les examine d’un regard scrutateur et en avise un de très mauvaise mine qu’elle reconnaît pour avoir été anciennement, sous le nom de Soṇuttara, l’adversaire du Chaddanta. Elle fait part de cette découverte au roi qui conduit ce chasseur au haut de son palais à sept étages, ouvre une fenêtre et, lui montrant l’Himalaya, lui indique la direction à suivre. Mais Soṇuttara fait des difficultés ; il s’agit d’une opération dangereuse, et le palais du roi renferme assez d’ornements (pilandhana) de toute espèce. Pourquoi, afin d’en acquérir de nouveaux, risquer la vie des gens ? Veut-on donc exterminer les chasseurs ? — Subhaddâ répond qu’elle a fait des dons à des Paccekabuddhas, qu’elle est sûre d’obtenir ce qu’elle désire. Elle promet cinq villages au chasseur s’il tente l’entreprise. Soṇuttara, à demi gagné, demande au moins des renseignements sur la demeure et les habitudes de l’éléphant, sur les moyens de s’en rendre maître. Subhaddâ, qui (chose extraordinaire !) n’a pas perdu le souvenir de son ancienne condition animale, donne les indications demandées avec une abondance et une précision qui ne