Tout ce développement appartient en propre au Commentaire pâli ; aucune des autres versions ne décrit le voyage du chasseur.
Après avoir soigneusement et longuement examiné les lieux, s’être rendu compte de la place que l’éléphant occupait ordinairement, de ses habitudes, du chemin qu’il suivait dans ses allées et venues, le chasseur choisit l’endroit appelé Mahâ-visâla-mâlaka, y creusa une fosse quadrangulaire qu’il dissimula habilement, laissant une ouverture suffisante pour voir et donner passage à son arme. Alors il se vêtit d’habits jaunes, et, la flèche sur l’arc, une flèche empoisonnée, d’une grandeur et d’une grosseur inusitée, prête à partir, il attendit le passage de l’éléphant. Le lendemain, le brave animal, revenant du bain, passa par là ; l’eau qui dégouttait de son corps tomba à travers les interstices, sur le chasseur. C’était le signal : il lança sur l’éléphant sa redoutable flèche et le transperça. C’est là, en résumé, ce que raconte le Commentaire pâli.
La version sanscrite est sensiblement différente. Le chasseur se revêt bien d’habits jaunes pour se donner l’air d’un moine ; car c’est là un élément essentiel du récit : mais il ne creuse pas de fosse et, s’il dissimule ses armes, il ne cache pas sa personne. Il la montre même si bien que Subhadrâ l’éléphante, le voyant rôder à l’entour, prend l’alarme et fait part