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JANVIER-FÉVRIER 1895.

LA PRIÈRE CANONIQUE MUSULMANE,

POÈME DIDACTIQUE EN LANGUE KURDE,
PUBLIÉ ET TRADUIT
PAR
M. CLÉMENT HUART.
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En feuilletant, dans ma collection, un de ces albums connus des Persans sous le nom de djoung et où il est d’usage d’inscrire sans suite tous les passages remarqués dans la lecture des auteurs, mes regards sont tombés sur un petit poème didactique en kurde, consacré à l’exposition de la doctrine musulmane relativement aux rites de la prière. Cette pièce est composée de soixante-trois distiques ; elle ne porte ni indication de provenance ni nom d’auteur. Le texte en est soigneusement vocalisé d’un bout à l’autre et écrit avec beaucoup d’attention. Aucune indication chronologique tirée de cette poésie même ne permet de déterminer son âge ; mais il est possible, par une preuve extrinsèque, de fixer tout au moins la limite inférieure que sa composition ne saurait dépasser. Nous constaterons plus loin que ce manuscrit paraît avoir été écrit vers 1783. En outre, la nature du papier, épais et assez grossier, l’aspect de l’écriture, dont l’encre est déjà légère-