Aller au contenu

Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des imprécations, tous crient ; le chien de Blaque, placé sur la diligence, répondait de toutes ses forces, en agitant ses clochettes, aux aboiemens des chiens qui accompagnaient les pourceaux : les anes épouvantés de ce vacarme s’enfuient, le meûnier joint alors ses cris à ceux du reste de la compagnie, Mad. B… jouit tout à son aise du plus horrible bacchanal qu’il soit possible d’imaginer. Enfin, les cochons ont passé, l’anier est descendu, il a rassemblé ses montures, la caravane poursuit sa marche, et après mille peines, arrive heureusement à St. Cergue.

Il était midi lorsque nous reprîmes notre route : la crainte d’être renversé et de me rompre peut-être quelque membre, dans une montagne remplie de neige, loin de tout secours, me fit prendre la résolution de faire seul, à pied, le chemin de St. Cergue aux Rousses.